top of page
Rechercher
Photo du rédacteurOmbeline Choupin

Agents de freelance, comment ça marche ?

Article écrit pour le site www.amedee.co/

Lien : http://www.amedee.co/agents-de-freelance-comment-ca-marche/

Différents des plateformes de mise en relation, ceux qu’on appelle les « agents de freelance » se veulent réservés à une élite réduite d’indépendants. Comment fonctionnent-ils ?

Un grand mystère plane souvent autour des dits « agents de freelance », et pour cause : contrairement aux Etats-Unis où ils sont monnaie courante, ils demeurent très peu nombreux en France. Ils sont moins d’une dizaine répertoriés dans notre pays, la première structure, Creativlink, ayant ouvert en 2001.



Comment fonctionnent-ils ?

Le statut juridique d’agent est réservé à un cadre légal bien spécifique, pour photographes et illustrateurs. Juridiquement, ceux que nous appellerons dans cet article « agents » sont en réalité des cabinets de conseil, structures professionnelles qui placent des indépendants prestataires au sein d’entreprises.


Les agents cherchent avant tout l’excellence dans leur pool d’indépendants. Les métiers concernés sont pour la plupart les métiers créatifs, à forte valeur technologique (développeur, directeur technique) ou de conseil (intervenant spécialisé, formateur, coach en entreprise). Cependant il existe aujourd’hui des agents pour tous les métiers du freelance mais, dans tous les cas, ce sont des indépendants aux talents spécialisés et à forte rémunération.


« Chez Mozza, on a un pool réduit de 6 indépendants experts en stratégie produit, UX/UI et Growth. On ne cherche que des gens de plus de 5 ans d’expérience, brillants et sympa en même temps, autonomes et entrepreneurs. Ils doivent être à la fois bons techniquement mais aussi avoir des soft skills qui rendent la collaboration intéressante. »


Adrien Montcoudiol, co-fondateur avec Maxime Braud de l’agence Mozza


« On sélectionne moins de 1% des candidats : on reçoit une dizaine de candidatures chaque jour et on prend 1 ou 2 personnes par mois. »


Cédric Borderie, fondateur de Sensology


Les agents viendront se rémunérer en prélevant une commission sur la rémunération de la mission, une fois celle-ci terminée. Leur taux n’est pas public mais varie autour de 25%, selon plusieurs critères : ancienneté du freelance, longueur de la mission, TJM et… pouvoir de négociation. Attention : certaines entités réclament de l’argent avant de proposer des offres de missions ; il ne s’agit pas d’agents mais de vendeurs de listes.


« Je recherche plus le talent que l’ancienneté, mais mes clients aiment quand une personne a a minima un an d’expérience. Nous essayons de respecter le tarif du freelance. »


Martine Kowal, fondatrice de Creativlink


Les entreprises qui ont recours à leurs services sont pour la plupart de gros comptes ou des entreprises du secteur du luxe, toutes avec un budget significatif et une exigence poussée. Si les agences, au début de leur existence, ont recours au démarchage commercial, elles comptent rapidement sur le bouche-à-oreille pour trouver de nouvelles entités : leur sélectivité est gage de qualité.


Les avantages pour les freelances

Les agents apportent plusieurs avantages aux indépendants. L’absence de démarchage est un gain de temps significatif. De plus, l’agent prend en charge les aspects administratifs du dossier, qui peuvent être chronophages.

Contrairement à une plateforme, l’agent a une relation proche avec chacun de ses indépendants. Il connaît en profondeur ses compétences et ses envies : il pourra ainsi lui proposer des missions sur mesure, adaptées à ses spécificités.

Enfin, les missions proposées sont généralement à haute valeur ajoutée, tant du point de vue de son contenu que de la réputation qu’elle apportera à l’indépendant. Cela lui assurera des missions futures du même cachet.


« Ça m’ôte une partie des galères de prospection : Mozza a beaucoup de prospects inbound qui viennent du contenu qu’ils ont développé au fil des années. Mes journées de freelance, ce n’est que du shipping ! Le deuxième avantage, c’est le côté commercial : ils négocient des tarifs intéressants et réussissent à proposer au client des packages avantageux. Troisième chose : ils savent quel type de client et quel type de mission vont me plaire. »


Lucas Didier, Product et UX Freelance Consultant travaillant par l’intermédiaire de Mozza


Les limites de la relation : rumeurs et vérité

On entend souvent que les agents demandent à leurs indépendants des clauses d’exclusivité, les empêchant d’avoir recours aux services d’autres agents. La pratique n’est pas systématique mais elle existe : Cédric, fondateur de l’agence Sensology, la reconnaît comme légitime.


Quant aux clauses de non-concurrence (l’interdiction pour l’indépendant de travailler en direct avec l’entreprise que lui a présentée l’agent), elles sont aussi pratiquées par certaines agences, mais d’autres comme Creativelink ne ressentent pas le besoin de faire signer de contrat, faisant confiance à ses indépendants.


Le risque principal est celui de devenir entièrement dépendant de son agent pour sa prospection commerciale :


« J’ai un seul petit bémol : c’est agréable de pas faire de prospection, mais si un jour l’agent s’arrête, ça ne sera pas évident de me remettre dans le bain. »


Lucas Didier


Comme tout, il faut savoir user des agents… avec modération !


8 vues0 commentaire

Commentaires


bottom of page